"Le Prophète "est un livre du poète libanais Khalil Gibran. En voici un extrait:
"Alors un des juges de la cité se leva et dit, Parle-nous du Crime et du Châtiment. Et il répondit, disant : C'est quand votre esprit erre au gré du vent, Que vous, seul et imprudent, causez préjudice à autrui et par conséquent à vous-même. Et pour ce préjudice, vous devez frapper et attendre dans le dédain à la porte des élus. Comme l'océan est votre moi-divin ; Il demeure à jamais immaculé. Et comme l'éther il ne soulève que ceux qui ont des ailes. Comme le soleil est votre moi-divin ; Il ne sait rien des tunnels de la taupe, ni ne cherche dans les trous des serpents. Mais votre moi-divin ne réside pas seul dans votre être. Beaucoup en vous est encore humain, et beaucoup en vous n'est pas encore humain, Mais comme un nain informe qui marche endormi dans la brume, à la recherche de son propre éveil. Et de l'humain en vous je voudrais parler maintenant. Car c'est lui et non votre moi-divin, ni le nain dans la brume, qui connaît le crime et le châtiment du crime. Souvent je vous ai entendu parler de celui qui a commis une faute comme s'il n'était pas l'un de vous, mais un étranger parmi vous et un intrus dans votre monde. Mais je vous le dis, de même que le saint et le juste ne peuvent s'élever au-dessus de ce qu'il y a de plus élevé en chacun d'entre nous, De même, le malin et le faible ne peuvent sombrer aussi bas que ce qu'il y a aussi en nous de plus vil. Et de même qu'une seule feuille ne jaunit qu'avec l'assentiment silencieux de l'arbre tout entier, Le fautif ne peut commettre de fautes sans la volonté secrète de vous tous. Comme une procession, vous marchez ensemble vers votre moi-divin. Vous êtes le chemin et les voyageurs. Et lorsque l'un de vous chute, il chute pour ceux qui sont derrière lui, les prévenant de la pierre qui l'a fait trébucher. Oui, et il tombe pour ceux qui sont devant lui qui, bien qu'ayant le pied plus agile et plus sûr, n'ont cependant pas écarté la pierre. Et ceci encore, dussent ces mots peser lourdement sur vos cœurs : Le meurtre n'est pas inexplicable pour celui qui en est la victime. Et celui qui a été dérobé n'est pas irréprochable d'avoir été volé. Et le juste n'est pas innocent des méfaits du méchant, Et celui dont les mains sont pures n'est pas intact des actes du félon. Oui, le coupable est souvent la victime de celui qu'il a blessé. Et plus souvent encore, le condamné porte le fardeau de l'innocent et de l'irréprochable. Vous ne pouvez séparer le juste de l'injuste et le coupable de l'innocent ; Car ils se tiennent unis devant la face du soleil, comme le fil noir et blanc tissés ensemble. Et quand le fil noir rompt, le tisserand examine le tissu tout entier, ainsi que son métier. Si l'un d'entre vous mène devant le juge la femme infidèle, 9 Qu'il mette aussi en balance le cœur de son mari, et mesure son âme avec circonspection. Et que celui qui voudrait fouetter l'offenseur, considère l'âme de celui qui est offensé. Si l'un de vous punit au nom de la droiture et plante sa hache dans l'arbre tordu, qu'il en regarde les racines ; Et en vérité, il trouvera les racines du bien et du mal, du fécond et du stérile, entremêlées ensemble dans le cœur silencieux de la terre. Et vous, juges qui voulez être justes. Quel jugement prononcez-vous à l'encontre de celui qui, bien qu'honnête en sa chair est voleur en esprit ? Quelle sanction imposez-vous à celui qui tue dans la chair alors que son propre esprit a été tué ? Et comment poursuivez-vous celui qui dans ses actes trompe et oppresse, Mais qui est lui-même affligé et outragé ? Et comment punirez-vous ceux pour qui le remords est déjà plus grand que leurs méfaits ? Le remords n'est-il pas la justice rendue par cette loi même que vous voulez servir ? Cependant, vous ne pouvez pas infliger le remords à l'innocent ni en libérer le cœur du coupable. Inconsciemment il appellera dans la nuit, afin que les hommes se réveillent et se considèrent. Et vous qui voulez comprendre la justice, comment le ferez-vous sans regarder toutes choses en pleine lumière ? Alors seulement vous saurez que l'homme droit et le déchu sont un seul homme debout dans le crépuscule, entre la nuit de son moi-nain et le jour de son moi-divin. Et que la clef de voûte du temple n'est pas plus haute que la pierre la plus profonde de ses fondations."
Source:
Nous n’aurions pas dû protéger, soigner et renvoyer en Iran l’ayatollah Khomeiny. Nous n’aurions pas dû intervenir militairement en Afghanistan, en Irak, en Libye. Parmi les abandonnés du système capitaliste, parmi les déçus du christianisme, du communisme, du socialisme, il y a des personnes qui choisissent l’intégrisme musulman avec les conséquences désastreuses que l’on sait. D’autres chemins de vie sont pourtant possibles.
Voir lien suivant:
http://luluencampvolant.over-blog.com/article-a-aurait-pu-etre-moi-1-125330582.html
Bonjour et bienvenue en 2015, pour débuter cette nouvelle année, je profite de la page blanche pour vous faire les vœux d'usage, souhaitant à tous mes lecteurs et lectrices - ainsi qu'à toutes...
http://leventdanslessteppes.blogspot.fr/2015/01/bienvenue.html
"Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une solution de continuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs etc... etc... C’est un travers des dates en général. On dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire; on peut l’admettre. Mais il faut admettre aussi qu’il y a quatre ou cinq dates fondamentales que toute personne bien élevée conserve fichée dans un coin de son cerveau et qui ont joué de vilains tours à l’Histoire. Elles aussi sont des nouvel an. Le nouvel an de l’Histoire romaine, ou du Moyen Âge, ou de l’Époque moderne. Et elles sont devenues tellement envahissantes et fossilisantes que nous nous surprenons nous-mêmes à penser quelquefois que la vie en Italie a commencé en 752, et que 1490 ou 1492 sont comme des montagnes que l’humanité a franchies d’un seul coup en se retrouvant dans un nouveau monde, en entrant dans une nouvelle vie. Ainsi la date devient un obstacle, un parapet qui empêche de voir que l’histoire continue de se dérouler avec la même ligne fondamentale et inchangée, sans arrêts brusques, comme lorsque au cinéma la pellicule se déchire et laisse place à un intervalle de lumière éblouissante.~~Voilà pourquoi je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce que les grands-parents de nos grands parents etc...etc... ont fait la fête, nous devrions nous aussi ressentir le besoin de faire la fête? Tout cela est écœurant."
Antonio Gramsci (1891-1937)
Source: http://leventdanslessteppes.blogspot.fr/2015/01/bienvenue.html
Date de création : | 06/04/2006 |
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Il y a plus grave et plus urgent bien entendu... Voir lien suivant: http://www.koztoujours.fr/au-nom-de-lhumanite-que-fait-la-france-monsieur-le-president