Que chacun de nous soit de gauche ou de droite, catho ou pas, néo conservateur ou néo marxiste, les évènements s’enchaînent depuis la fin du communisme russe. Et à chaque évènement qui se produit nos schémas de pensées traditionnels sont bousculés. Je suppose que d’ici la fin de l’été nous y verrons plus clair. Peut-être même avant? La construction européenne change de nature. Est-ce que nous vivons la fin du « couple » franco allemand? Est-ce que l’on va avec la Grèce vers un divorce par » consentement mutuel du plus fort »? Est-ce que l’Europe de demain sera une Europe autour de l’Allemagne réunifiée? Et la situation internationale quel poids elle aura sur l’Europe de demain?
Posté par Mi♭ le Samedi 4 juillet 2015 Á 9:35
Le poids ou le regard de l’Amérique : celle du Sud, celle de la théologie de la Libération où le peuple entier et non seulement les « élites », sont « élus » au sens biblique. Intéressant de voir l’Eglise « grecque » opter pour l’Europe, celle qui va sur ses 70 ans mais qui est bien loin toutefois des projets des 4 fondateurs :
Jean Monnet (1888-1979) : l’initiateur de l’organisation économique de la CECA.
Robert Schuman (1886-1963) : le penseur de l’Europe communautaire source de paix.
Konrad Adenauer (1876-1967) : l’Europe, la bouée nécessaire pour l’Allemagne.
Alcide De Gasperi (1881-1954) : pour qui le renouveau de l’Italie passait par l’Europe.
En ce temps là on n’avait pas peur d’avoir une âme et de tout faire pour rendre impossible la guerre. On s’est assoupi, hélas, sur les « succès » économiques et on a oublié les idéaux et donc l’aspect politique. Le replis nationaliste et les intérêts égoïstes des lobbys, gangrènent hélas cette belle et bonne intuition / institution, l’argent est détourné, gaspillé souvent, notamment dans le Sud…
Posté par Mi♭ le Mardi 7 juillet 2015 Á 10:26
Quand la prospérité économique permet de disposer d’un accès aux épargnes abondantes pour un très faible coût, voire à un taux négatif, on voit tout de suite combien le placement, ou la spéculation sur la dette Grecque, devient une affaire juteuse car le taux d’intérêt demandé « aux pays à risques », comme la Grèce, est de 15%. On peut vite imaginer le désastre que cela entraîne : emprunter toujours plus pour ne payer que les « intérêts de la dette. » et partant faire croître cette dette. La belle aubaine, se faire de la laine sur le dos des pauvres !!! Oh, les créanciers de la Grèce jusqu’à présent ont été gentils ; ils ont même déjà annulé 250 Mds d’€ de dette. Mais en réalité le système qui régit ces mouvements de fonds a fait que 220 Mds d’€ ont été aussitôt versés aux banques créancières, en majorité allemandes, mais aussi françaises et même italiennes. Conclusion comme toujours, pour qu’il y ait des riches il faut des pauvres car ce sont ceux-ci qui enrichissent les riches pendant qu’ils deviennent toujours plus pauvres. C’est un système déjà rencontré avec les pays du tiers-monde ; nos pseudos aides d’Etats à Etats, ne sont que des effets d’annonce qui en réalité rendent toujours plus esclaves ceux qui reçoivent « nos » aides et qui très souvent les placent dans l’achat d’armes inutiles. Non les riches ne payent pas les pensions ou les salaires des grecs. Ils s’assurent un bon taux de rendement et un commerce fleurissant pour leur industrie.. Le système est pervers il n’est plus conforme à l’idéal du 9 mai 1950 basé sur le principe du plus riche qui aide le plus pauvre (CECA). La France a été la première à briser cet idéal en refusant par référendum en 2005 la Constitution d’une UE plus fraternelle, celle où l’argent sert à élever et non à écraser le plus faible !
Guillaume de Prémare 11 juillet 2015 at 18 h 34 min
Quelle est la question au cœur de toute cette affaire et de ce billet – au-delà de la Grèce ? C’est celle d’un changement de système, d’un changement structurel. Nous savons que la question d’une éventuelle alternative structurelle pour l’Union européenne est en fait très liée à la question d’une éventuelle alternative économique globale. Ici, nos opinions sont fragiles parce que le « système » nouveau qui pourrait se substituer à l’ancien n’apparaît pas clairement ; et que la critique d’un « système » n’offre pas automatiquement une solution. D’autant moins que, comme le souligne ce billet, la parabole du bon grain et de l’ivraie s’applique par excellence en politique. Puisque nos opinions – aussi légitimes soient-elles – sont fragiles, il faut aussi essayer de s’appuyer sur autre chose que nos opinions. Pour avancer, je pense que nous pouvons nous appuyer sur la solidité du pape François. Sa pensée est, à mon avis, le socle d’un renouvellement de notre réflexion commune. Voici ce qu’il a affirmé hier avec force hier en Bolivie : « J’insiste, disons-le sans peur : nous voulons un changement, un changement réel, un changement de structures. On ne peut plus supporter ce système. » Si le pape y va si fort dans son discours aux mouvements populaires, c’est parce qu’il reconnait dans le système économique actuel ce qu’il nomme une « dictature subtile ». Il appelle même à « une résistance active au système idolâtrique qui exclut, dégrade et tue », à « une alternative humaine à la globalisation qui exclut ». Mais il reconnaît lui-même, avec humilité, qu’il n’a pas de baguette magique et qu’un changement de « structure » ne saurait être le fruit d’un processus de court-terme lié à une conquête de pouvoir : « Nous avons appris douloureusement qu’un changement de structures qui n’est pas accompagné d’une conversion sincère des attitudes et du cœur finit tôt ou tard par se bureaucratiser, par se corrompre et par succomber. Voilà pourquoi me plaît tant l’image du processus, où la passion de semer, d’arroser sereinement ce que d’autres verront fleurir, remplace l’obsession d’occuper tous les espaces de pouvoir disponibles et de voir des résultats immédiats. » Je pense que ce sont nos « obsessions » qui sont ici fortement remises en cause. Le pape a déjà développé cette idée des « processus » dans Evangelii Gaudium, distinguant le « temps » et « l’espace », appelant à travailler sur le « temps » des « processus » plutôt que de chercher à « occuper tous les espaces de pouvoirs », ce qui, selon lui, « rend fou ». Et il ajoute dans EG : « Le temps ordonne les espaces ». C’est la clé… Depuis le début de cet incroyable pontificat, il y a trois documents majeurs qui abordent la question systémique : Evangelii Gaudium ; Laudato si’ et ce discours aux mouvements populaires, prononcé hier. Je pense que nous pouvons y trouver la feuille de route de la vocation sociale et politique des catholiques, laquelle est partageable à tous. Ces trois documents sont à étudier en profondeur. Si nous le faisons, si nous acceptons de remettre en cause nos opinions fragiles, si nous partageons une recherche sincère de la vérité, je suis convaincu que nous délaisserons petit à petit nos « obsessions » et que nous verrons progressivement se dessiner un chemin.
Source:http://www.koztoujours.fr/grece-le-triomphe-de-la-democratie#comment-78347