La télé me fait peur ainsi que la radio d’ailleurs et parfois aussi certains journaux. Pourquoi ? Parce qu’ils nous donnent des informations chocs qui font peur et que le plus souvent ils n’approfondissent pas car ils restent dans les faits bruts immédiats et donc incomplets faute de temps pour enquêter et analyser en profondeur.
Lorsque j’entends toutes les chaînes de télé et toutes les stations de radio annoncer la mort de Frère Roger poignardé dans son monastère par une femme soi-disant pas folle j’ai une bouffée de peur soudaine qui m’envahit brutalement. Je me dis sur l’instant et sous le coup de l’émotion mais comment une telle horreur peut-elle arriver dans notre pays ? Mais qui est réellement cette femme ? Pourquoi un tel geste ? Comment peut-on en arriver là ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Quel est le sens de cette mort ? Quelles en sont les raisons ? Où était Dieu à l’instant où elle a frappé Frère Roger à coups de couteau dans la gorge ? Où étaient ceux qui accompagnaient Frère Roger dans sa vie monastique ? Pourquoi n’y avait-il personne pour le protéger ?
Quand j’entends tout au long de l’été se succéder des annonces de crash d’avions de transport ou de Canadair j’ai peur. Est-ce la loi des séries ? La faute à pas de chance ? Est-ce la volonté divine de nous mettre à l’épreuve et de nous rappeler à notre misérable condition humaine ? Ou tout simplement la conséquence d’une politique ultra libérale qui fait que pour gagner encore plus d’argent on en dépense de moins en moins dans les contrôles techniques des avions ? Les chaînes de télé, les stations de radio et même parfois hélas les journaux ne donnent pas souvent les raisons des accidents d’avions surtout quand il faut des années d’enquête pour savoir ce qui s’est réellement passé.
Oui j’ai peur parfois. Et pas tellement pour moi en définitive mais plutôt pour mes enfants et petits-enfants et pour mes parents encore bien vivants. Je n’ai jamais pu faire mienne la phrase de Jean-Paul II : « N’ayez plus peur ! ». Les mots ne me rassurent pas sur les maux de notre société.
Je dois enfin avouer que je n’ai pas peur que de la télé, de la radio et des journaux : j’ai peur aussi de la médecine et de ses progrès fulgurants. Il y a une dizaine d’année un jeune homme que je connaissais un peu est mort à l’âge de vingt ans de la maladie de Creutzfeldt Jakob. Je l’avais vu une fois ou deux jouer au foot dans l’équipe locale de la petite ville où j’habite actuellement. A sa mort sa famille nous a appris que lorsqu’il était enfant des médecins lui avaient fait des piqûres d’hormones de croissance pour le faire grandir. Depuis maintenant treize ans une enquête nationale et internationale est en cours pour déterminer pourquoi certains lots d’hormones de croissance véhiculaient cette terrible maladie mortelle. J’ai bien peur que le procès ne commence jamais. Pourquoi tant de temps pour juger une telle affaire ? Quand le procès aura-t-il lieu ? Aura-t-il lieu un jour ?
Sans doute que je n’ai pas reçu la grâce de Dieu : je ne sais pas voir les beautés du monde dans lequel nous vivons. Je ne sais pas écrire un article « positif », optimiste, débordant d’espoir et de béatitude. Suis-je malade ? Dépressif ? « Parano » ? Au lecteur de ce blog à en juger. Je reconnais bien volontiers que la télé c’est aussi un « truc » super, que le monde dans lequel nous vivons peut être vraiment génial quelquefois et qu’il n’est pas loin sans faut comme je viens de caricaturer. D’ailleurs pour bien m’en convaincre je regarde régulièrement « La star académy », « Le maillon faible », « Kho Lanta », « L’île de la tentation », « Bachelor », « Les feux de l’amour », « Qui veut gagner des millions », « Super Nanny » et « Je suis une célébrité sortez-moi de là ! » etc…etc…etc… Mais vous savez quoi ? Ces émissions me font…peur elles aussi !
Alors peut-être que pour aller définitivement mieux encore, pour positiver absolument, pour porter un regard d’espérance sur le monde d’aujourd’hui et de demain je ferais bien tout simplement d’arrêter une bonne fois pour toute de regarder la télé, d’écouter la radio, de lire le journal et de regarder le ciel - avant qu’il ne me tombe sur la tête !