21 décembre 2011
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" (...) Les avantages de la société doivent être également partagés entre tous ses membres.Cependant, parmi les hommes réunis, on remarque une tendance continuelle à rassembler sur le plus petit nombre les privilèges,la puissance et le bonheur, pour ne laisser à la multitude que misère et faiblesse. Ce n’est que par de bonnes lois qu’on peut arrêter cette tendance. (...) Un seul but : tout le bien-être possible pour le plus grand nombre. (...)
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Il vaut mieux prévenir les crimes que d’avoir à les punir; et tout législateur sage doit chercher plutôt à empêcher le mal qu’à le réparer, puisqu’une bonne législation n’est que l’art de procurer aux hommes le plus grand bien-être possible, et de les garantir de toutes les peines qu’on peut leur ôter, d’après le calcul des biens et des maux de cette vie. (...) Voulez-vous prévenir les crimes? Que les lois soient simples, qu’elles soient claires; sachez les faire aimer; que la nation entière soit prête à s’armer pour les défendre. (...) Que ces lois ne favorisent aucune classe particulière; qu’elles protègent également chaque membre de la société; que le citoyen les craigne et ne tremble que devant elles. La crainte qu’inspirent les lois est salutaire. (...) C’est encore un moyen de prévenir les délits que d’écarter du sanctuaire des lois jusqu’à l’ombre de la corruption, et d’intéresser les magistrats à conserver dans toute sa pureté le dépôt que la nation leur confie. Plus les tribunaux seront nombreux, moins on pourra craindre qu’ils ne violent les lois, parce que, entre plusieurs hommes qui s’observent mutuellement, l’avantage d’accroître l’autorité commune est d’autant moindre que la portion qui en reviendrait à chacun est plus petite, et trop peu considérable pour balancer les dangers de l’entreprise. (...) On peut encore prévenir les crimes, en récompensant la vertu; et l’on remarquera que les lois actuelles de toutes les nations gardent là-dessus un profond silence. (...) Enfin, le moyen le plus sûr, mais en même temps le plus difficile, de rendre les hommes moins portés à mal faire, c’est de perfectionner l’éducation. (...) "
Extrait de " Des délits et des peines" de Cesare Beccaria, Marquis de Gualdrasco et Villareggio, 1738/1794.
Pour en savoir plus: http://www.leboucher.com/pdf/beccaria/beccaria.pdf et http://fr.wikipedia.org/wiki/Cesare_Beccaria
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