" (...) Les multinationales nous égorgent! Ils nous égorgent! Est-ce que vous trouvez ça juste, mes amis ? Je vois, moi, le fellah, c'est à dire le paysan d'Egypte, qui cultive son coton, et quand le ver arrive, comme il n'a pas tous ces pesticides, le malheureux, il est obligé avec toute sa famille, de travailler depuis avant même l'aube jusqu'à tard dans la nuit, de chercher sous chaque feuille le ver. C'est terrible, ils sont là, penchés, tous, les uns derrière les autres, pendant des heures et des heures et des heures. Bon ce fellah, qu'est-ce qu'il gagne? Il gagne exactement - il ne meurt pas de faim - de quoi manger tous les jours des haricots, des fèves, et en général il peut s'acheter une deuxième robe, comme il a pour lui et ses enfants. Cela ne va pas plus loin. (...) C'est juste ça? Pourquoi? Parce que le paysan est obligé, par les multinationales, à vendre son coton à tel prix, il n'a pas le droit de le vendre plus cher. Voilà. Alors nous sommes étranglés! C'est ça l'injustice du monde. (...)"
Extrait de " le doute et la foi" , Sylvain Augier rencontre Soeur Emmanuelle, éditions " carnetsnord", 2009; pages 85 et 86.
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