Suite et fin.
"J'ai eu une nouvelle formation. Je ne suis plus l'ombre voûtée sur le balai, j'ai le droit de vous attendre derrière la caisse. D'ordinaire, ils mettent les filles avenantes devant. Ils manquaient de soldats au front: c'est tombé sur moi. A l'arrière les autres gaillards fabriquent les munitions. Mais ils manquaient de chair à client, c'est tombé sur moi. Mes semblables sont des garces épouvantables, qui rejettent sur tout ce qui les entoure le dédain qui les assaille toutes les 30 secondes. Trente secondes pour prendre une commande, encaisser, servir. Maximum, sinon l'écran clignote. Quand le produit n'est pas prêt, on sert le client d'après, et celui encore d'après, mais les frites du premier refroidissent pendant qu'il fait le pied de grue. Ils ne sont jamais contents. Le manager non plus. Le coupable est tout désigné.
L'écran clignote. Trop tard. Plus vite quand même. Précipitation, les pièces de 50 centimes tombent dans le compartiment des 20. Je me suis trompé en rendant la monnaie. Et ça gueule et je ne dis rien parce que j'ai merdé. Plus vite. Change-lui ses frites, souris, enchaîne.
Je piétine au comptoir par tranches de quatre heures, parfois plus, sans interruption. J'encaisse les réclamations sans broncher. Ils demandent toujours plus, ils cherchent la sauce gratuite, huit sachets de sel, un verre d'eau, un supplément caramel. Dans le ballet agité des courses aux commandes, on prend des coups de coudes, des coups de hanches. Une collègue décomplexée me vole le dernier sandwich sous le nez pour que son client ne s'attarde pas au comptoir. Et le mien attendra la prochaine fournée, et le con devient toujours plus con parce qu'il a faim et qu'il paye pour qu'on le serve et qu'on me paye pour le servir."
Pour lire la suite et la fin: http://raconterlavie.fr/spip.php?page=reader&id_recit=353
Texte d'Anaelle Sorignet.
Pour en savoir plus: http://raconterlavie.fr/projet/
Source photo: Flickr.
"Je n'intéresse personne. Je traîne ma silhouette molle dans tous les recoins et on ne me voit ni mieux ni moins bien que sous cette lumière de grande surface. Je suis l'ombre fatigués qui nettoie vos merdes en silence. Et dans ma tête je hurle que je vous hais. Je m'étonne souvent que personne ne m'entende crier. Ma colère résonne et tambourine entre mes tempes tandis que d'un geste je balaie.
Je pousse la porte, une claque grasse, ça sent la friture et le sel et je suinte l'huile. L'enthousiasme, où est-il? Noyé dans le bassin de la friteuse. Je fatigue ou je fulmine, c'est selon. Quand je ramasse les sauces écrasées au pied des clients, qui piétinent au passage serviettes et pailles qu'ils ont fait tomber, je me relève toujours avec une angoisse sourde. A chaque instant, je m'attends à ce que l'odieux personnage craque son costume d'humain pour révéler la bête. J'imagine des sabots fendus dépasser des joggings, et qui les groins qui reniflent les hamburgers, et la peau du cou, rose ou brune, épaisse, qui fait des plis quand l'animal mastique. J'attrape ma petite balayette et m'y cramponne, en voulant chasser les images épouvantables qui surgissent devant mes yeux. Mais la série B continue, et plus j'essaie d'effacer ces visions horrifiques, plus je sens que tous vont soudainement se mettre à grogner et faire un tumulte épouvantable, craquant costumes et décolletés pour se vautrer à quatre pattes en ruminant. Et ils enfournent leurs frites, leurs yeux vides ou avides et j'attends la métamorphose. Mal élevé, malotru, malfaisant, malsain. Malbouffe."
Anaelle Sorignet
Source photo: Flickr.
Source: http://raconterlavie.fr/
Frédéric Ozanam.
Antoine-Frédéric Ozanam (Milan, 23 avril 1813 – Marseille, 8 septembre 1853) est un professeur de littérature étrangère à la Sorbonne, fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, historien et essayiste catholique français ; il a été béatifié par le papeJean-Paul II le 22 août 1997.
Source photo : Flickr
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C'est très long à lire mais je trouve ça très intéressant à lire et méditer. C'est du grand Victor Hugo!
http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre10994-chapitre48507.html
Mama
Yo quiero ser de plata
Hijo
Tendras mucho frio
Mama
Yo quiero ser de agua
Hijo
Tiendras mucho frio
Mama
Bordame en tu almohada
Eso si
Ahora mismo
Frederico Garcia Lorca
Pour en savoir plus sur Lorca: http://fr.wikipedia.org/wiki/Federico_Garc%C3%ADa_Lorca
"La France est grande quand elle monte sur les épaules de l'Afrique". Je ne sais plus de qui c'est. Qui peut m'aider à retrouver la source de cette affirmation?
En attendant vos réponses voici de quoi méditer encore:
Une petite pluie fine
Fertilise le sol
Do-mi-sol
Une petite pluie fine
Rafraîchit le pré
Do-mi-ré
Une petite pluie fine
Arrose les lilas
Do-mi-la
Une petite pluie fine
Fait éclater les soucis
Do-mi-si
Une petite pluie fine
Abreuve les résédas
Do-mi-fa
Poème "La pluie" - recueil "Poèmes pour bons petits diables"
Source: http://www.ac-grenoble.fr/ecole/ugine.crest-cherel/ex/Poesies/Themes/pluie_po.htm
Jean-Louis Jacob | |