POTAGES ET PAPOTAGES NUCLEAIRES
Ils l’ont traficotée, en la rendant fissible, la matière.
En bord de mer, de nombreuses centrales ils installèrent.
Les réacteurs proliférèrent, les incidents se multiplièrent.
Mais ils s’obstinèrent.
Le risque ils le dédaignèrent, la sécurité ils la négligèrent.
Pire, ils les sous-évaluèrent. Et ça il faut le faire.
Que sont les convulsions de la terre qui les secouèrent,
par rapport à la puissance du nucléaire ?
Le tsunami ? Une goutte d’eau de mer,
au vu des réactions nucléaires.
La terre a tremblé, l’eau a tout submergé, puis discrète s’est retirée.
Les éléments ont frappé comme l’éclair.
La nature a encore parlé.
Inondé, noyé, le savant arrogant a été désarmé.
Nul besoin pour lui de continuer à faire la guerre avec des lances et des avions de fer,
puisque la terre l’a mis à terre avant de le mettre en terre.
À l’ère du nucléaire, combien d’employés ils sacrifièrent,
pour bâtir et tenter de contrôler ces cathédrales de feu et de fer,
au sein desquelles ils assassinent la matière ?
D’innombrables et invisibles particules radio actives pénétrèrent
l’innocente et généreuse terre nourricière et ses fruits délicieux contaminèrent.
Les paysans, que de tout temps ils considérèrent
comme étant de pauvres hères incultes, se courbèrent, se détournèrent,
puis, tristes infiniment amers, sans cesse pleurèrent et sanglotèrent.
Victimes impuissantes, lestés d’une honte de plomb s’en retournèrent à la terre,
sur laquelle ils s’agenouillèrent n’ayant même plus la force de se mettre en colère.
En traficotant la matière qu’ils bombardèrent à la vitesse de la lumière,
ils ont gravement et durablement souillé la terre avec leur diable de nucléaire.
pour le plus grand profit de tous les actionnaires de la terre,
qui se protégèrent à l’intérieur de vains et illusoires bunkers.
Mais du haut de leurs actions démoniaques et suicidaires,
ils se fissurèrent, tourbillonnèrent, s’éventrèrent, se tuèrent,
se dispersèrent, s’éparpillèrent, se volatilisèrent, se désintégrèrent.
Le chaos sismique a déclenché le feu nucléaire,
qui ravagera invisiblement, insidieusement et impitoyablement leur chair.
Sans âme, le nucléaire, c’est un crime contre l’humanité, car ils vont muter.
Et il n’y aura rien à faire.
[ … mais puisqu’on vous dit que ça ne risque rien … tout est prévu … sauf l’inenvisageable, mais l’inenvisageable n’appartient pas à l’homme, ce pauvre savant ignorait que l’inenvisageable appartient à la terre et seulement à la terre. ]
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