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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 15:27

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Source photo: Flickr.

Pour en savoir plus sur la photo clic gauche.  

Pour la rentrée (1904)

« La crise de l'enseignement n'est pas une crise de l'enseignement ; il n'y a pas de crise de l'enseignement ; il n'y a jamais eu de crise de l'enseignement ; les crises de l'enseignement ne sont pas des crises de l'enseignement ; elles sont des crises de vie ; elles dénoncent, elles représentent des crises de vie et sont des crises de vie elles-mêmes ; elles sont des crises de vie partielles, éminentes, qui annoncent et accusent des crises de la vie générales ; ou si l’on veut les crises de vie générales, les crises de vie sociales s'aggravent, se ramassent, culminent en crises de l'enseignement, qui semblent particulières ou partielles, mais qui en réalité sont totales, parce qu'elles représentent le tout de la vie sociale ; c’est en effet à l’enseignement que les épreuves éternelles attendent, pour ainsi dire, les changeantes humanités ; le reste d’une société peut passer, truqué, maquillé ; l’enseignement ne passe point ; quand une société ne peut pas enseigner, ce n’est point qu’elle manque accidentellement d’un appareil ou d’une industrie ; quand une société ne peut pas enseigner, c'est que cette société ne peut pas s'enseigner ; c'est qu'elle a honte, c'est qu'elle a peur de s'enseigner elle-même ; pour toute humanité, enseigner, au fond, c'est s'enseigner ; une société qui n'enseigne pas est une société qui ne s'aime pas ; qui ne s'estime pas ; et tel est précisément le cas de la société moderne. »


 

(Charles Péguy, Ed. Gallimard, coll. La Pléiade, Œuvres en prose complètes, tome I)


 

Pour la rentrée (2014)


 

Non  c’e n’est pas  “La  Crise”.  “La Crise” ça n’existe pas. Il y a tout simplement une crise du capitalisme. Une de plus. Qui se traduit par une crise des banques,une crise  de l’emploi, une crise morale, une crise des valeurs, une crise de vie, une crise économique, une crise politique, une crise sociale. Aujourd’hui ,comme  le  15 mai 1891, on peut affirmer: “La richesse a afflué entre les mains d'un petit nombre et la multitude a été laissée dans l'indigence.” ou encore: “Nous sommes persuadés  (...) qu'il faut, par des mesures promptes et efficaces, venir en aide aux hommes des classes inférieures, attendu qu'ils sont pour la plupart dans une situation d'infortune et de misère imméritées.  Le pape Léon XIII, auteur de ces deux citations extraites de son encyclique “Rerum novarum” soulignait aussi  “La soif d'innovations qui depuis longtemps s'est emparée des sociétés et les tient dans une agitation fiévreuse.” Je trouve cette remarque particulièrement d’actualité. A peine avons-nous acheté le dernier téléphone portable qu’il est “obsolète”. Même chose avec les ordinateurs, les voitures, le matériel  HiFi, les consoles de jeux etc...etc....  Nous mêmes nous pouvons avoir l’impression de devenir très vite “obsolètes”  dans ce monde qui ne cesse pas d’aller d’innovations technologiques en innovations technologiques depuis que nous sommes enfants. On peut  très vite se sentir “largué” par le progrès.Quant à l’agitation fiévreuse elle se manifeste dans les chaînes de télés et de radios d’infos en continu;dans le mode de vie des grandes villes: plus de saisons, plus de jours et de nuits. On y vit dans  l’agitation permanente. Il se passe toujours quelque chose de grave quelque part. Nous avons l’impression de vivre sur le fil du rasoir, au bord du précipice, sans  jamais un moment de répit, de silence, de méditation, de réflexion . C’est saoûlant, stressant, épuisant.


 

Et pour en revenir à l’école.


 

J’aimerais qu’elle soit un sanctuaire, un refuge, une oasis de vie  et  de paix où l’on se construit avec et pour les autres. J’aimerais que l’école  soit libre et non  obligatoire. Que l’on y vienne non pas pour apprendre un métier mais  pour apprendre à construire un demain différent de celui qui s’annonce.J’aimerais une école où l’on apprenne à s’aimer et à aimer, à ne pas avoir peur de l’autre. Nous sommes tous embarqués à bord du même vaisseau spatial: la planète terre. Nous survivrons ensemble ou nous périrons ensemble.


 

 


 
 
 

 

 

 

 

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 11:36

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Lucie a été infirmière D.E 41 ans. Elle vient de prendre sa retraite. Elle a accepté de répondre aux questions du Journal Paroissial.


 

JP: Quel a été votre parcours professionnel?


 

Ecole d’infirmière, deux ans. Centre Hospitalier Universitaire, un an. Hôpital pshychiâtrique, 11 ans.  “Infirmière  de campagne”, 29 ans.


 

JP: Où avez-vous appris votre métier? En quelles années? Quels souvenirs en gardez-vous?


 

A l’hôpital de Nantes.  De septembre 1966 à septembre 1968.  J’ai  trouvé au début que c’était dur.  J’avais dix-huit ans.  Vider  les bocaux d’urine. L’odeur est parfois très forte. Faire les toilettes. Il  fallait faire tout ce qu’on nous demandait sans rechigner. Mais il y avait les cours. Nous apprenions beaucoup. Nous nous sentions responsables, “grands”, utiles.La directrice de l’école d’infirmières était une religieuse. Un jour nous nous sommes faits prendre en train de fumer  dans une salle de  TP.  Nous avons été punies. La punition? Quêter pour la Croix  Rouge à la sortie de la messe du Dimanche. Une copine est allée  faire la quête dans les cafés.  En deuxième année , j’ai fait  quelques nuits en chirurgie. J’avais  19 ans. J’allais de chambres en chambres, de malades en malades: prises de tension, préparation des perfusions pour le lendemain.  On n’arrêtait pas. Premier contact avec la mort. Aujourd’hui encore je me souviens de mon premier mort. Mais, à vingt ans , j’avais un  diplôme,  un métier , du travail, un salaire.  Un rôle à  jouer dans la vraie vie.


 

JP: Pourquoi êtes-vous devenue infirmière?


 

Ma mère m’a dit “Pourquoi tu  ne passes pas le concours d’infirmière?”  Je pensais qu’effectivement c’était un beau métier de soigner les malades. Je l’ai passé et j’ai été reçue.


 

JP: Une fois devenue infirmière Diplômée d’Etat  quel a été votre premier emploi?


 

L’hôpital de Nantes en pneumo phytsio.


 

JP: Pourquoi n’y êtes-vous pas restée?


 

J’avais lu dans une revue professionnelle que l’hôpital  psychiatrique de La Verrière, près de Paris, recherchait des infirmières psys et les formait  tout en les payant.  J’ai fait acte de candidature. J’ai passé des épreuves de sélection et des  entretiens. J’ai été acceptée . Au bout d’un an de formation, j’ai eu un diplôme d’infirmière spécialisée  non reconnu  par l’Etat.


 

JP: Qu’est-ce qui vous a marqué en  psychiatrie?


 

La souffrance des malades. La difficulté de les soigner. Les rechutes. Les suicides.


 

JP: Pourquoi n’êtes-vous pas restée en psychiatrie?


 

Je me suis mariée. A la naissance de notre premier enfant , nous avons  décidé de ne pas rester en région parisienne. Nous sommes descendus  dans le Tarn  où vivait la famille de mon mari. Je me suis installée dans un petit village  près de Cordes-sur-Ciel en tant qu’infirmière libérale. J’étais la seule à 20 kms à la ronde.


 

JP: En quoi consistait votre travail alors?


 

Je faisais beaucoup de piqûres, de pansements, de prises de sang.  A la création de la maison de retraite de S… je suis  intervenue en tant qu’infirmière libérale pendant  10 ans dans cet établissement devenu aujourd’hui un  EHPAD (1). Je travaillais tous les jours de la semaine, jours fériés et jours de fête compris.  J’ai commencé avec une 2CV achetée d’occasion et une carte routière du canton. Je  demandais  souvent ma route.


 

JP: Quels souvenirs gardez-vous de cette période de votre vie professionnelle?


 

Les hivers avec beaucoup de pluie, de  neige, de verglas, c’était  dur. Mais le printemps, l’été, l’automne, c’était magnifique de travailler dans le Tarn.  Et puis j’étais très bien accueillie dans les familles. Je partageais les moments difficiles .  Je soignais, soulageais, accompagnais dans les moments douloureux.  Mais j’étais aussi invitée à partager des moments heureux. En 29 ans de métier d’infirmière de campagne beaucoup de liens se sont créés.  Vient le  jour où l’on soigne les enfants des enfants de ses premiers clients.


 

JP: Comment a  évolué le métier au fil des ans?


 

Très vite j’ai eu trop de travail. Je me suis associée avec d’autres infirmières. Nous avons créé une société civile professionnelle. Nous avons ouvert un cabinet avec une secrétaire. Nous avons organisé notre activité par équipe et par secteur.  Nous avons fait  de plus en plus de toilettes et de soins à des personnes  âgées qui souhaitaient  finir leur vie chez elles. Lorsque j’ai pris la retraite nous étions  7 infirmières et une secrétaire.


 

JP: Les mots de la fin?


 

Une vie, ça passe vite!.. Je rêve souvent que je travaille encore.


 

(1) EHPAD: Etablissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes.


 

 

 

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12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 19:34

 

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Source photo: Flickr.

 

 

 

 

 

Question hier soir d’un petit garçon de neuf ans à sa mère: « La télé, pourquoi c’est pas interdit au moins de 10 ans avec toutes les horreurs qu’on y voit? »


 

Le petit garçon pense savoir pourquoi il y a un noyau dans la terre. Sans noyau elle serait toute molle.


La petite fille qui a les oreilles percées depuis ce matin dit à sa mère à l'heure du bain du soir:" Maman, il faut sortir mes boucles d'oreilles, elles vont rouiller !"


 

Les paroles de la petite fille:
" - Paulette nous a donné des œufs, est-ce qu'il y a des œufs de coq? 
  - Non seulement des œufs de poules.
  - Moi, je voulais manger des œufs de coq." 
( A la coque ou en omelette?)




Les paroles de la petite fille, la même :


" - Moi, j'ai trois  mères.

- ?...


- Ben oui, une petite mère, maman,  et deux grandes mères, Mamie Francine  et Mamie Danièle."



 

 

 

« Un malade mental c'est quelqu'un qui est malade parce qu'il ment tout le temps? » demande le petit garçon.

 

 

 

 

« 3 ça s'écrit trois avec un S parce que 3 ce n'est pas 1 » explique le petit garçon à son père.

 

 

Adrien, 11 ans, est chez le psy.

Soudain son téléphone portable sonne.
Très bien élevé, il demande la permission de répondre au camarade d'école qui l'appelle.

Il décroche:


- Allo? Frédéric? Je ne peux pas te parler, je suis en rendez-vous.
- En rendez-vous de quoi?
- Je suis avec le docteur des jeux."

 

 

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"-Qui c'est la dame tout en blanc?

- Une mariée.

- Pourquoi elle est tout en blanc?

- Parce qu'elle est heureuse. Et que le blanc est la couleur du bonheur, de la joie.

- Pourquoi le monsieur à côté d'elle il est tout en noir?"

:+(

 

 

 

 


 

 

 

 

 

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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 23:09
Romain Gary dans « Promesses de l’aube » a écrit que « l’échec du communisme découle de l’échec du christianisme à faire une société fraternelle. » Des femmes et des hommes sont entrés en socialisme puis en communisme après 14-18 à cause des horreurs vécues durant cette guerre, à cause des conditions de vie terriblement difficiles qu’ils avaient avant le conflit. La « Belle Epoque » ne l’a pas été pour tout le monde. Loin s’en faut.
Plus près de nous dans le temps, déçus par le capitalisme, déçus par le communisme, déçus par le socialisme, des femmes et des hommes se sont tournés vers les Frères musulmans et leur islam pur et dur. Ils en reviendront. Ils en reviennent déjà.
Déçus par la droite, déçus par la gauche, dans notre pays des personnes se tournent vers le Front National. Ils en reviendront.

 

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Photo jfs47

 


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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 23:20
Coup de coeur

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http://voyageenaquitaine.blog4ever.com/

 

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Dominique Fadom - 47700 Casteljaloux.

 

 

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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 10:53

 

Crucifixion.

Je crois bien que François Hollande va terminer sa carrière politique crucifié médiatiquement en place publique. Presque tout le monde affûte les clous et tresse la couronne d'épines.

 

Hallali.

L'Hallali médiatique a commencé à sonner pour lui, dans les médias et aussi sur internet.

 

Destitution?

Sera-t-il chassé de la Présidence comme d'autres dans un passé récent l'ont été? On dirait bien que certains l'espèrent et y travaillent.

 

Pas moi.


 

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Source photo: Images Google.

Le Christ par Salvador Dali.

Musée de Glasgow.


 

 

 

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26 mars 2014 3 26 /03 /mars /2014 13:57

 Au lendemain des élections municipales 2014 nous avons appris que 17 022 600 Français(es) n'ont pas voté et que 2 ou 3 millions ne sont pas inscrits sur les listes électorales. J'ai donc demandé sur Facebook, par mail, par téléphone, par texto, de vive voix aux personnes qui veulent bien discuter politique avec moi de m'aider à comprendre un phénomène d'une telle ampleur. Voici quelques unes des réponses que j'ai eues.

 

Patrick, 40 ans: « J'en ai marre que les politiques passent au-dessus des lois. » Il me cite alors le cas d'un maire, conseiller général, qui a fait la une dernièrement des journaux locaux: pris en flagrant délit d' excès de vitesse, il a mené une action en justice pour vice de forme dans la procédure engagé contre lui et a obtenu gain de cause. Il me cite plusieurs noms de femmes et d'hommes qui ont touché des sommes importantes pour des études, des rapports « bidons » demandés par des élus.. Il me dit: « J'en ai marre de tous ces élus qui se battent pour eux et pas pour nous.  »

 

Jacqueline, 57 ans: « J'ai voté contre le traité de Maastricht en 1992, le non avait failli l'emporter, j'ai voté contre le traité de la constitution européenne en 2005 et là le non l'avait emporté. On n'a pas tenu compte de nos votes. Depuis je ne vote plus. Mais je m'intéresse encore à la géopolitique pour essayer de comprendre où va le monde. »

 

Denis, 25 ans: « J'ai beaucoup déménagé pour le boulot ces 5 dernières années. J'ai voté par procuration pour les présidentielles. J'ai pas voté pour les municipales. J'ai pas trouvé le temps de faire les démarches pour m'inscrire sur la liste électorale de la commune où je taffe actuellement. On pourrait pas voter avec son téléphone portable? »

 

Agnès, 60 ans: « J'ai été engagée en politique, je le suis encore d'une certaine manière dans les associations dont je fais encore partie. Je ne trouve pas de candidats qui correspondent à mes idées. Je ne veux plus faire le choix du moins pire. Je ne veux plus être trompée par des candidats qui s'éloignent de plus en plus de leurs aspirations. Je ne veux plus leur permettre d'arriver aux postes de responsabilités sur de fausses promesses, de faux espoirs. Je suis arrivée au bout des concessions et compromissions que j'ai pu concéder jusqu'à maintenant. Je vote blanc. »

 

André, 61 ans: « J'en ai marre qu'on me dise qu'il faut absolument que je vote en agitant l'épouvantail Front National. Front National qui ne vaut pas mieux que les autres soit dit en passant. Je me demande si je ne vais pas devenir royaliste. »

 

Sebastien, 29 ans: « Salut JF. J'ai essayé de t'appeler sur ton portable ce matin pour en discuter ensemble mais ça ne sonnait pas. Pour répondre à ta question qui était bien tournée car impersonnelle, l'abstention s'explique par le rejet des Français pour la politique. C'est un premier point. La période est difficile pour tous, voire très difficile pour certains et les politiques n'apportent plus de solutions. Rajoutons à cela une affaire politique honteuse qui sort tous les mois et tu finis de sceller l'écart qui se creuse entre les hautes sphères et le peuple. De plus nous sommes obligés de voter pour des gens qui ne nous conviennent pas parfois depuis des années déjà car le vote blanc n'est pas comptabilisé. Alors se déplacer pour manifester une colère par un vote blanc qui ne compte pas... Tu m'as compris! Ou alors tu votes Front National? Il faut renouveler la politique, en finir avec les passes-droits, les avantages énormes de ces politiciens. Reconnaître le vote blanc et là seulement l'abstention baissera. »

 

Robert, 83 ans: « Je ne vote plus depuis que De Gaulle a donné le droit de vote aux femmes. J'ai renvoyé ma carte d'électeur à la Mairie de M... »

 

 

Aurélie, 47 ans: « J'en ai marre de la politique des boules puantes. »

 

Marie, 67 ans: « Cela change rien de voter. Rien ne change. C'est toujours pareil. Les impôts augmentent pour les petits. Même avec la gauche. C'est incroyable! »

 

Philippe, 72 ans: « On peut plus panacher, je vais plus voter aux municipales. »

 

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Source photo: Google images.

 

 

 

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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 10:37
Au lendemain du premier tour des élections municipales 2014 quelques remarques:
17 022 600 de Français(es) n'ont pas voté.
2 ou 3 millions ne sont pas inscrits sur les listes électorales.
Sur le Blog du journal La Croix on pouvait dès lundi matin lire ce qui suit:
1. Abstention record.
2. Vote sanction pour la gauche.
3. Front national: troisième force politique.
4. Plusieurs victoires dès le premier tour pour l'UMP.
5. Des Maires communistes réélus dès le premier tour.
6. Plus de 100 triangulaires dimanche prochain.

 

Pour voir le détail de ces six points cliquer sur le lien ci-dessous:

 

 

http://www.la-croix.com/Actualite/France/Les-six-lecons-du-premier-tour-des-municipales-2014-03-24-1124803

 

 

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23 mars 2014 7 23 /03 /mars /2014 11:05

A propos d’une lettre de Katia Kroutschenko en date du 21 mars 2014.

 

                        Katia, cette jeune ukrainienne travaille en Autriche. Elle est depuis des années sympathisante de notre Association, ayant assisté lorsqu’elle était en France à 3  de nos réunions. Grâce à Jean Gardetto, membre de notre bureau, elle a maintenu  via les réseaux sociaux un contact avec l’Association, elle nous a envoyé le texte ci-inclus dont nous vous faisons part pour tenter de mieux comprendre ce qui se vit là-bas.

 

« Bonjour Jean,

 

                        Cri d'alarme ! C'est ainsi que je voudrais intituler mon humble message...

                        J'essaie de vous donner un petit aperçu de ce qui se passe en Ukraine, et comment la situation progresse avec la Russie.

                        Il est très difficile de croire que nous observons une telle agression d'un pays envers un autre en 2014. Et je veux vraiment souligner que nous sommes au 21e siècle, et que tout le monde pensait les temps révolus où les grands voisins agressaient les petits pays, où en fait les pays européens redessinent leurs frontières. Pouvez-vous imaginer que notre Alsace-Lorraine redevienne un territoire que l'Allemagne et la France se partagent de nouveau ? Ou mieux encore pourriez-vous un jour croire que par exemple la Corse où vivent beaucoup d'Italiens devienne soudain un territoire que l'Italie viendra nous arracher pour la seule et unique raison que  les gens y parlent italien ou que la population se sent opprimée par les Français ?? Et bien, moi non plus, je ne l'imaginais pas, et pourtant c'est exactement ce qui se passe en Crimée en ce moment !

 

                        Je ne suis pas en train de dire que la Crimée a toujours été un territoire de partage, non. Il est vrai que l'histoire russe y est très présente, et que la région a été source de conflits au 18e siècle sous la grande impératrice Catherine II; mais en 1954, lorsque Khroutchev a décidé de changer le territoire ukrainien, en fin de compte, cela n'avait pas beaucoup de sens à ce moment-là car c'était l'Union Soviétique. Voilà 23 ans que le pays, et tout particulièrement la Crimée ne connaît pas de guerre ni de véritables conflits, et tous, Russes, Ukrainiens, Tatars, cohabitent parfaitement sur cette presqu'île.

 

                        Le problème que je veux décrire ici est tout autre : on peut longtemps parler du fait que la presqu'île a été un jour dans l'empire russe, et qu'avant même, elle appartenait aux Tatars mongols ; non, ce que je veux absolument souligner ici, est que cette presqu'île fait partie intégrale d'un pays qui est indépendant depuis  plus de 23 ans, et que des accords existent pour le prouver. Nous ne vivons plus au temps des barbaries ou des conquêtes religieuses ou ethniques !!! Enfin, nous ne sommes plus à l'aire d'Hitler qui utilisait justement cet argument pour aller annexer des pays tels que l'Autriche en prétendant défendre les Allemands vivant là-bas !!!!. La Russie est en train de  violer toutes les lois internationales, ne voulant pas se soumettre au dur travail qu'est la NEGOCIATION. D'après moi, ce grand et magnifique pays (que j'aime beaucoup, soit dit en passant) vit une véritable crise d'adolescence ! Il ne comprend pas comment il se fait qu'il n'a plus autant d'influence sur les autres ? Comment il se fait que tous les pays satellites sont partis ? Son gouvernement (et pas les Russes, loin de là, des gens très bien éduqués et parfaitement conscients de la chose) essaie juste de montrer sa force en oubliant que nous ne sommes plus au moment de la guerre froide !!! Nous avons pu observer ces mêmes comportements auprès de nombreux pays au passé colonial glorieux, mais la Russie semble vraiment ne pas se faire à l'idée qu'elle n'est plus un empire, mais seulement un grand et puissant pays.

 

                        Ce qui se passe en Ukraine est donc ce que je viens de décrire. Un tyran, un homme horrible au nom de Janoukovitch vient de tomber ; il a finalement fui le pays pour aller se réfugier en Russie (où on le reconnaît comme  président officiel du pays), et comment réagit cette dernière ? Eh bien, tout d'abord, elle l'accueille à bras ouverts, puis elle attaque le pays qui est en ce moment même très instable ! Le plus horrible est que la Russie a entamé une terrible guerre de comunication avec l'Ukraine et le monde entier ! La chaîne étatique Russia Today, qui diffuse dans le monde entier en langues russe, anglaise et arabe, montre déjà la carte de la Russie avec la Crimée comme une de ses régions, ses journalistes refont tous les reportages, rien n'est montré en « live » (en temps réel) . Une propagande horrible est menée en Russie même, où toutes les chaînes de radio, de télé et Internet même sont contrôlées. La télévision étant l'arme la plus puissante, la Russie fait de son mieux pour montrer des images terribles d'une Ukraine brûlant sous le feu des mouvements nationalistes et surtout fascistes !! Le fait est que les gens, et même des jeunes finissent par croire que ce pays va croûler sous les fascistes ukrainiens, qui veulent littéralement tuer tous les Russes habitant en Ukraine, qu'ils veulent littéralement interdire la langue russe et que ce pays n'a pas lieu d'être. C'est triste, car se sont justement ces gens-là qui supportent alors l'invasion de l'Ukraine par la Russie !!!

 

                        Un autre fait sur lequel je voudrais attirer votre attention est le traité de 1994 qui fut alors signé par l'Ukraine, les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Angleterre, la Chine et la Russie, et puis aussi signé par la France : l'accord de Budapest. Au moment où l'Ukraine, Etat indépendant, renonçait au développement de l'arme nucléaire, les cinq Etats cités ci-dessus lui garantissaient son unité territoriale ; ils lui garantissaient toute protection  pouvant être nécessaire en cas d'agression de la part des autres pays, et donnaient la promesse qu'aucune agression économique ou militaire ne serait exercée envers elle...  C'est ainsi que les Etats-Unis et l'Europe Occidentale parlaient lorsqu'ils voulaient à tout prix supprimer l'arme nucléaire alentour de leurs propres frontières ; ça, c'était le monde du 20e siècle.  Qui pouvait alors penser que 20 ans plus tard, l'un des pays qui avait alors signé noir sur blanc et qui s'était engagé de manière officielle et solennelle à protéger ce nouveau pays, qui avait décidé fermement de ne pas faire planer le doute de l'arme nucléaire sur ses voisins, qui pouvait alors imaginer que ce même pays allait attaquer l'Ukraine ? Eh bien, je crois qu'absolument personne ne s'attendait à une telle attitude de la part de la Russie !

 

                        Et maintenant que vient le temps de la prise de décision, que les Etats-Unis et les 4 autres pays signataires de ce traité doivent agir, et bien, c'est maintenant que tout le monde se regarde dans le blanc des yeux, ne sachant trop comment faire. Pas plus tard que la semaine passée, j'écoutais BFMTV, et l'un des invités expliquait qu'il est évidemment très difficile de décider sur les sanctions à appliquer à la Russie, car nous avons de bonnes relations diplomatiques et économiques avec cette dernière. Il mentionnait aussi le fait qu'Hollande hésiterait énormément avant de se mettre à dos 5 000-10 000 chômeurs (qui travaillent en ce moment même pour des biens exportés vers la Russie, ainsi que la construction de gros bateaux qui sont destinés à la vente là-bas) avec la seule explication que les relations franco-russes se sont dégradées !!!! Les Etats-Unis piétinent aussi un peu face aux sanctions à appliquer...

 

                        Mais attendez : où va-t-on ? Certes, l'Ukraine n'est pas dans l'OTAN, certes, ce n'est pas un pays de l'U.E., mais nous avons signé un contrat. Nous avons signé un document officiel en échange de l'arme nucléaire qui a été rendue : ne trouvez-vous pas tout à fait injuste que ce pays qui est au bord de la guerre contre la Russie doit maintenant se débrouiller seul ? Nous n'avons pas le droit de rester spectateurs de ces atrocités ! Nous n'avons pas le droit de tout le temps faire passer les intérêts économiques avant toute autre chose ! Nous n'avons pas le droit de laisser la Russie faire n'importe quoi dans les régions qui lui sont soi-disant proches !!! Car le résultat est très prévisible ! Une fois que l'Ukraine sera entièrement sous l'emprise de la Russie, d'autres régions de l'Europe pourront y passer !!

 

                        Et pourquoi ne pas aller défendre tous les Russes qui vivent en Allemagne ? Après tout, eux-aussi peuvent se sentir oppressés par la langue allemande qui est partout et par ces Allemands nationalistes. Et pourquoi ne pas récupérer toutes les îles Kouriles que la Russie et le Japon se disputent depuis très longtemps, mais dont un traité fixe les limites depuis 2009 ? Et l'Alaska ? Vous avez pensé à l'Alaska ? Il fut un temps où il fut russe, et exactement comme Ktrouchtchev a agi avec la Crimée, eh bien l'Alaska a été vendu pour une somme dérisoire aux Etats-Unis par la grande Catherine II ? La liste est longue et je pourrais en parler des heures et des heures ? Ce que je veux dire par là est que nous n'avons pas le droit de laisser faire les tyrans, nous vivons au 21e siècle, et nous avons tous les moyens pour réagir à ces atrocités. Ce que je crains le plus est que la communauté internationale reste bouche bée face à l'agression de l'Ukraine (car juste à titre informatif, le gouvernement russe est en train de rassembler une énorme partie de son armée et de son arsenal de guerre à la frontière est de l'Ukraine pour préparer un autre coup à l'est et sauver encore une fois ses compatriotes de là-bas), si nous n'arrêtons pas d'invoquer les intérêts économiques à toutes les sauces, et si l'Ukraine est finalement envahie.... eh bien le message à tous nos amis iraniens, pakistanais, chinois et indiens sera très clair : développez vos armes nucléaires, car ce qui compte réellement sur cette terre est la force. Et comme par hasard, la force d'un Etat possédant une arme nucléaire compte double, et on le respecte et on a du mal à le contredire. Est-ce la voie que nous voulons prendre ?  Je ne le pense pas. C'est pour cela que je demande à chacun d'agir à son niveau... Car à très court terme, la belle société pacifique que nous avons bâtie après la Secone Guerre mondiale se trouvera remise en cause... »

 

                                                                                                                                                                                             KATIA. K.

 

                        Pour faire suite à cette réflexion, nous ajouterons le point de vue de Luc Ferry, ancien ministre de l’Education Nationale dans le Figaro du 20 mars dernier :

« … la menace de sanctions était insultant, en toute hypothèse inefficace, contre productif et pour tout dire ridicule. Rompre le dialogue avec la Russie est aberrant. De grâce, ne nous enferrons pas dans l’erreur ! … »

                        Marie Jégo, dans le Monde du 21 mars, explique comment le déroulement de ce drame qui touche l’Ukraine affecte les relations que nous pensions fiables avec la Russie de Poutine. Elle ne voit cependant d’autre solution que celle de s’adapter vaille que vaille. Nous ne sommes pas à Munich où Chamberlain et Daladier furent roulés dans la farine. Poutine n’est pas Hitler.

                        Dans une interview sur BFM TV, Jacques Attali disait que l’affaire de l’Ukraine était enfin une occasion pour relier les deux Europe depuis Vladivostok jusqu’à Reykiawik. Il nous faudrait quelques hommes d’Etat pour nous nous faire émerger de la Guerre de Crimée de 1853 à 1856, qui laissa au sol des dizaines de milliers de morts, de Sarajevo en 1914, de Munich en 1938. 

                        A mon avis, nous devrions stopper de vivre au passé et nous pencher sur un avenir possible et souhaitable. Ce n’est pas pour autant renier le passé, bien au contraire !

                        L’U.E et les USA qui ont participé allègrement au démantèlement de la Yougoslavie permettant la constitution de micro états incapables de vivre leur indépendance comme le Kosovo, la Bosnie, le Montenegro sont mal placés moralement pour juger le Président Poutine dans sa politique d’annexion de la Crimée et de démantèlement de l’Ukraine.

                        Tout sauf une guerre qui pourrait être nucléaire anéantissant tout le monde ! Alors ? De l’initiative et  de la créativité aux diplomates !

                        Nos statuts  d’association nommée « Détresses et Ingérences », nous autorisent à proposer ces réflexions. Vous pouvez, bien entendu, nous communiquer les vôtres

 

                                               Bernard Briand

                                               Président de l’Association Détresses et Ingérences

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 09:28

Voici un extrait d'une analyse de la situation en Syrie lue sur le blog du journal La Croix qui a pour titre "PARIS PLANETE" tenu par Jean Christophe Ploquin:

 

"Machinalement, en le retrouvant, on lui a posé la question : « ça va » ? Haytham Manna répond avec un triste sourire : « pour un Syrien, il est difficile de répondre ‘oui’« . Ce médecin de formation, qui a enquêté pendant plus de vingt ans sur les violations des droits de l’homme dans le monde arabe – et au-delà -, est aujourd’hui au chevet de son propre pays, la Syrie.

Opposant de toujours, il est pourtant resté à l’écart de la Coalition nationale syrienne (CNS), considérée notamment par la France comme la seule alternative au régime de Bachar al Assad. Il s’est fait le porte-parole à l’étranger d’un autre rassemblement, le Comité national de coordination pour le changement démocratique en Syrie (CNCD), créé le 15 juin 2011. Militant laïque, il refuse toute allégeance aux mouvements islamistes qui ont pris le contrôle de la rébellion armée.

Haytham Manna a obtenu l’asile politique à Paris en 1978, alors que le régime de Bachar Al-Assad était à ses trousses. Depuis trois ans, il a visité une quarantaine de pays et rencontré des responsables influents sur la scène internationale, pour défendre ses thèses. En France, paradoxalement, le ministère des affaires étrangères l’ignore."

Lire la suite sur le lien suivant:

http://paris-international.blogs.la-croix.com/pourquoi-la-violence-nest-pas-une-solution-en-syrie/2014/03/17/

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Source photo: Flickr.

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