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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 21:46

 

« (…) Nous sommes dans une période soupçonneuse, désenchantée, critique jusqu'à la dérision. C'est une dimension de la crise dans laquelle nous pataugeons. (…) Nous voulons être les procureurs intraitables de toutes les illusions, les spectateurs sarcastiques d'une comédie qui ne nous fait plus rire. Électeurs, nous nous flattons de ne plus faire confiance aux élus. Contribuables, nous soupçonnons l’État de tous les gaspillages. Citoyens, nous jugeons notre démocratie menteuse et frivole. Malades, nous nous méfions des médecins. Justiciables, nous ricanons de la justice. Parents, nous clamons que l'école ne sait plus où elle va. Nous voilà envenimés de soupçon. En notre for intérieur, nous jurons que l'on ne nous grugera plus. Nous campons en somme – et hargneusement – dans un quant-à -soi finaud, dont les blogs, par leur violence, portent témoignage. (…) Nous devrions nous méfier de cette perte de sens. On ne peut vivre ensemble sans un minimum de confiance et de convictions partagées.(...) »

Extrait d'un article de Jean-Claude Guillebaud paru dans le journal « Sud-Ouest Dimanche » du 8 janvier 2012 en page 4.

  

L'intégralité du texte est dans les commentaires, dans le deuxième commentaire de Marie. 

 

 

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Photo Flickr.

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commentaires

A
<br /> Blog, suite et fin, le troisième blog auquel je participe est accessible à qui veut y écrire dessus et pour l'instant il n'y a pas eu de problèmes de modération. C'est un blog qui a aussi une<br /> fonction qui permet de supprimer les messages indésirables.<br />
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A
<br /> @Marie, merci pour le copier coller du texte intégral de Guillebaud.<br />
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M
<br /> http://www.sudouest.fr/2012/01/08/vous-avez-dit-cynique-598938-4585.php<br /> <br /> <br /> A juste titre, tous les commentateurs et les politiques s'indignent des déclarations stupéfiantes de Jean-Claude Mas, le fondateur de la société varoise PIP qui a fabriqué des centaines de<br /> milliers de prothèses mammaires illégales et potentiellement dangereuses. On l'accuse d'être cynique. Si l'on en croit les fuites dans la presse, il aurait déclaré froidement aux enquêteurs : «<br /> Je savais que ce gel n'était pas homologué, mais je l'ai sciemment fait car le gel PIP était moins cher. » Il aurait ajouté que son principal souci était d'« augmenter sensiblement la rentabilité<br /> de l'entreprise ». Voilà qui a le mérite de la clarté. C'est bien de cynisme qu'il s'agit.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> J'aimerais cependant ajouter une remarque. En parlant et en agissant ainsi, ce bonhomme s'accorde assez bien, hélas, avec l'époque. Il dit ingénument ce qu'expriment tacitement des tas de gens<br /> autour de nous. Nous baignons, en effet, dans un climat où le cynisme est quasiment la règle. Songeons à celui qui prévaut sur le terrain de l'économie, pensons à la finance sans foi ni loi qui<br /> précipite l'Europe dans le désastre, pensons à ces goinfres qui s'accordent des bonus, des retraites chapeaux et le reste ; n'oublions pas le « pragmatisme calculateur » (joli euphémisme !) qui<br /> gouverne déjà la campagne présidentielle.<br /> <br /> <br /> Pour dire les choses avec crudité, nous sommes dans une période soupçonneuse, désenchantée, critique jusqu'à la dérision. C'est une des dimensions de la crise dans laquelle nous pataugeons. Elle<br /> a d'abord été bancaire, puis financière, puis économique et sociale. Elle est également « psychique », dans la mesure où elle porte en elle la raillerie générale, le sarcasme et la cupidité. D'où<br /> le risque populiste : tout est pourri ; tous des salauds ; tout est faux ; rien n'est estimable, etc. On connaît la chanson. On sait où elle conduit.<br /> <br /> <br /> De fait, le moment historique est celui des « petits malins » à qui l'on n'en conte pas. C'est le premier résultat du cynisme ambiant. Nous voulons être les procureurs intraitables de toutes les<br /> illusions, les spectateurs sarcastiques d'une comédie qui ne nous fait plus rire. Électeurs, nous nous flattons de ne plus faire confiance aux élus. Contribuables, nous soupçonnons l'État de tous<br /> les gaspillages. Citoyens, nous jugeons notre démocratie menteuse et frivole. Malades, nous nous méfions des médecins. Justiciables, nous ricanons de la justice. Parents, nous clamons que l'école<br /> ne sait plus où elle va. Nous voilà enivrés de soupçon. En notre for intérieur, nous jurons que l'on ne nous grugera plus. Nous campons en somme - et hargneusement - dans un quant-à-soi finaud,<br /> dont les blogs, par leur violence, portent témoignage.<br /> <br /> <br /> On répète souvent - moi le premier - que la cohésion sociale est en péril. Sachons que la « cohésion mentale » l'est plus encore. Nous devrions nous méfier de cette panne de sens. On ne peut<br /> vivre ensemble sans un minimum de confiance et de convictions partagées. Toute communauté, tout groupe humain a besoin de confiance, de convictions, de projets. Entre la lucidité nécessaire et le<br /> cynisme chimiquement pur existe une frontière, une limite, un seuil qu'on ne franchit pas sans péril. Comment vivrons-nous demain ? Comment tiendrons-nous debout notre démocratie et nos<br /> institutions si nous raillons par avance la moindre conviction ou détermination ?<br /> <br /> <br /> Une expression détestable connaît aujourd'hui un grand succès médiatique. À celui qui voudrait prendre quelque distance avec le rude cynisme du moment, on répond en clamant qu'on ne vit pas dans<br /> « le monde des Bisounours ». Certes ! Mais évoquer cette réalité à tout bout de champ, c'est donner une prime aux « petits malins ». Cela revient à épouser - sans oser l'avouer - le point de vue<br /> glaçant de ce Jean-Claude Mas, bricoleur irresponsable de prothèses truquées.<br /> <br /> <br /> Et fier de l'être.<br />
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A
<br /> ... je n'hésiteraiS...<br />
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A
<br /> @orane, pour l'instant je ne sais si c'est un problème de chance ou non mais je n'ai pas eu à intervenir pour modérer mon blog ni celui de la radio locale dont on m'a demandé de m'occuper. Sur<br /> ces deux blogs abrités par deux serveurs différents j'ai une fonction qui me permet de supprimer les messages qui ne me conviendraient pas. Je n'hésiterai pas à m'en servir s'il le fallait.<br />
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